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OASIS Virtuelle - Terre Et Humanisme - Avril 2007
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1 août 2007

Des nouvelles et des petits jardins...

Bonjour à tous,

Voici enfin l’été comme on l’attendais, avec de la vrai chaleur, de la vraie sueur, du bleu dans le ciel et des étoiles la nuit, qu’on voit et qu’on peut rester regarder sans avoir trop froid. Ouf !

Hier soir, moi qui ne sort pas beaucoup, je suis allée au Cirque, suite à l’invitation très insistante d’un collègue de boulot. C’est un cirque rural, le « chapiteau du bout du monde », en effet perdu au milieu des champs et des bois. C’était chouette, sauf, toujours, les numéros de dressage de chevaux, qui me mettent vraiment très mal à l’aise (anthropomorphisme ?).

En ce moment je reçoit, au boulot, des enfants sur une semaine : ils viennent tous les après midis pour un cycle d’animations, comme toujours sur les plantes et ce qui vit autour. C’est la première fois que je peux faire comme ça des animations qui se suivent, et c’est vraiment très agréable. En général les enfants viennent une fois, ou deux, avec leur école, le centre de loisir, ou autre, et je ne les revois pas forcément. Cette fois-ci non seulement c’est intéressant d’un point de vue pédagogique, mais aussi sur le plan relationnel. En plus ce groupe ils sont assez zen, vivants, mais pas survoltés. En fait je crois qu’ils sont vraiment détendus, et je me dit aussi que c’est la première fois que je fais une anim’ avec des enfants qui sont en grandes vacances. C’est vraiment agréable.

Cet aprèm’, dernier jour, nous allons faire notre goûter : des pétales de fleurs cristallisées, du sirop d’herbes aromatiques (j’ai testé lavande-romarin ce matin, délicieux !), et des chapatis aux plantes sauvages (vraisemblablement de la bourrache, du chénopode, peut-être des orties, peut-être du thym (pas du sauvage : on n’est pas en Ardèche !)). Espérons qu’ils aient la papille aventurière !

Une autre animation sympa que j’ai fait, c’était samedi dernier. Un partenariat avec la ludothèque municipale et un festival de musiques insolites (« Les Oreilles en Eventail » !). On a fait une expo d’instrument de musique traditionnels en matériaux végétaux assez bruts (berimbau, flûte de pan, bâton de pluie, sanza…), que les gens étaient invités à manipuler ; et en même temps on proposait un atelier de fabrication de maracas en noix et de sifflet en carotte. Le public cible était les enfants de 0-3 ans le matin et ceux de 3-6 ans l’après midi, accompagné de leurs parents bien entendu. Et en effet ça a vraiment bien marché : ces instruments insolites, fascinants et souvent inconnus ont mis tout le monde à égalité : grands, petits, bébés et grands parents, ados qui passaient par là, trentenaires avec leurs bébés… et tout le monde jouait ensemble, et tout le monde avait le sourire…journée idyllique !

J’ai l’impression que devant ces instrument hyper simples et venus du fond des âges, chacun a retrouvé sans même s’en rendre compte un rythme, une vibration, une attirance profonde et mystérieusement commune à chacun d’entre nous. J’ai regardé les gens devant l’expo, je les ai vu prendre les instruments, et je voyais parfois dans leur regard qu’au moment où ils se saisissent de l’instrument, tout le reste du monde disparaît d’un coup : on dirait que c’est l’instrument qui s’est saisi de la personne, et non l’inverse, et que seul l’instrument pourra décider de restituer la personne au monde alentour, quand il sera satisfait …

Oui, je sais, c’est un peu bizarre, et moi même je ne sais rien de plus que ce que j’ai vu. Y-a-t-il des musiciens parmi vous, ou des ethno-musicologues, ou des gens comme moi qui ont déjà été témoins de ce phénomène troublant ? Une théorie, une explication ?

J’avais déjà été témoin de ça, une nuit, sur les bord de la Seine, à Paris. Assise avec un groupe de gens que je venais de rencontrer. Des gens passent, discutent, s’assoient. Un jeune arrive, roulant des mécaniques. S’assoit. Saisi une sanza, qui trainait par là (« piano à pouces » africain). Il est resté des heures, les yeux fixés sur (dans ?) l’instrument, le caressant, le faisant chanter, il nous avait complètement oublié. L’instrument l’a relaché lorsque le jour se levait. Alors le jeune s’est levé, a regardé autour de lui, sans trop comprendre, et il est parti.

Pour en venir au jardin, dont je vous ai déjà parlé je crois, mes deux petites buttes expérimentales de permaculture se portent plutôt bien, mis à part les tomates grignotées sévèrement par le mildiou, et les aubergines qui ont dù prendre environ 1 cm par mois depuis leur plantation il y a deux mois. Ah oui, et les poivrons /piment qui disparaissent régulièrement sous les crocs acérés et baveux des gastéropodes affamés ( quoique avec tout ce qu’ils mangent ils ne doivent plus avoir si faim…). Par contre la coriandre est magnifique et résiste à tout (sauf un plant qui a mystérieusement flétri, et qui après vérification s’est avéré attaqué par la racine par je ne sais quel organisme cryptogame ou animal…).

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--Note : vous pouvez voir les photos du jardin dans l'album "Le jardin de Charlotte"

***

Voilà, quelques jours ont passé entre ce dernier paragraphe et le reprise de l’écriture. Entre temps les enfants ont défilé, toujours sympas, vivants ; le jardin a continué de pousser. Les tomates ont l’air de reprendre un peu de poil de la bête. Elles ne sont pas tirées d’affaire, mais j’ai bon espoir. Je les soigne à l’infusion de feuilles de capucine, selon un conseil trouvé dans le fameux livre « Purin d’ortie etc ». Mes aubergines font toujours pitié, mais que faire ? J’attend avec impatience que la coriandre graine et sèche, ça dégagera de la place pour d’autres choses. Parce que mine de rien ça monte haut ces belles fleurs blanches !

J’habite à présent dans un bâtiment du lycée, sur mon lieu de travail, et l’internat qui n’est pas très loin est loué pendant l’été à divers groupes de gens. En l’occurrence, ces deux dernières semaines, à des groupes de musiciens du monde entier, venus à Saintes pour un festival de folklore mondial (je déteste le mot « folklore »). Un soir, je me promenai sur le site, et j’ai vu une imposante jeune femme tamponner d’un kleenex ses yeux, pendant que ses épaules tressautaient. Elle pleurait. Je suis allée la voir, lui passer la main dans le dos, lui adresser quelques mots en espagnol (sa veste arborait « Venezuela »). Son pays lui manquait, si j’ai bien compris. Elle me demande ce que je fais ici. Je lui explique comme je peux en quoi consiste mon métier, et là, grand sourire et babillement en espagnol (je ne comprends pas tout, pour ne pas dire pas grand chose), quand tout à coup je suis parcourue de frissons : elle est en train de me parler de permaculture !

Ici, dans un lycée horticole, aucune des personnes à qui j’en ai parlé n’avait entendu parlé de cela, et je me rends compte qu’en dehors de nos frontières cette approche est beaucoup plus connue. C’est un vrai soulagement pour moi, car je dois dire que, comme à la plupart d’entre vous je pense, l’enthousiasme d’Ino a été communicatif . Ce concept m’a vraiment bien parlé. Cette semaine d’ailleurs je brûle de voir le sol sécher un peu après la pluie des dernières semaines, afin de pouvoir confectionner une nouvelle butte. (Se sera je crois Cucurbitacées, haricots, poireaux, salades. Qui viendra goûter ma soupe quand le froid sera venu ? ! !).

Cette rencontre expresse vénézuélienne m’a vraiment fait prendre conscience … de ma profonde ignorance, notamment de ce qui se passe en dehors de nos frontières. Comme je l’ai dit à Paola, que j’ai eu la chance de revoir par hasard à Montélimar fin Juin, et avec qui nous essayons de garder le contact ; j’ai fait le vœux ce jour là de me botter les fesses d’ici quelques années et de partir courir un peu le monde pour voir ce qui s’y passe. Elle (Paola) m’a d’ailleurs invitée à venir visiter l’Amérique du Sud avec elle d’ici 2 ans… Nous vous tiendrons au courant.

J’espère que vos cheminements vous apportent, et que ça va comme vous voulez. Que l’été vous transmette sa force et sa chaleur. Stockons là bien dans nos mémoires car nous en aurons besoin cet hiver !

Je vous embrasse et vous dit à bientôt peut-être.

 

Charlotte.

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